
Ablation de voie accessoire
Ablation de voie accessoire
Les tachycardies jonctionnelles sont liées à ce qu’on appelle un circuit de ré-entrée : l’influx se met à tourner en rond entre oreillette et ventricule (« jonction »).
Dans le cas d’une ré-entrée empruntant une voie accessoire, il existe une connexion surnuméraire entre oreillette et ventricule (« voie accessoire », « faisceau de Kent »). L’influx peut « descendre » par l’une des voies (en général la voie normale), et « remonter » par l’autre (en général la voie « accessoire »), ce qui entraîne un emballement généralement très rapide du cœur.
Par ailleurs, certaines voies accessoires, dites « malignes », peuvent être associées à un risque de mort subite.
L’intervention est réalisée au bloc opératoire. Elle consiste, à l’aide d’électrodes introduites sous anesthésie locale par la veine fémorale sous contrôle radiologique, à confirmer le mécanisme du trouble
du rythme, puis à chauffer le tissu cardiaque au niveau de la voie accessoire. Celle-ci peut-être située soit entre oreillette droite et ventricule droit, soit entre oreillette gauche et ventricule gauche. Dans ce deuxième cas, il est généralement nécessaire de passer à travers la membrane très fine qui sépare les deux oreillettes, pour accéder à l’oreillette gauche. On réalise pour cela une « ponction trans-septale », geste sans difficulté notable mais nécessitant le plus souvent un contrôle visuel par [échographie trans-œsophagienne].
Malgré le terme « ablation », aucune portion de tissu n’est enlevée, seulement modifiée : la « brûlure » causée par cet échauffement rend la zone concernée incapable de conduire l’influx, sans pour autant modifier le fonctionnement normal du cœur.
Fiche pratique
Electrophysiologie interventionnelle : Kent
En règle général, le mécanisme aura été confirmé lors d’une [exploration électrophysiologique] préalable.
L’ablation par radiofréquence permet un succès dans presque 100% des cas. Les taux de récidive
ultérieure sont très faibles (de l’ordre de 5 %). Dans les formes malignes, seule l’ablation permet de
réduire le risque de mort subite.
La durée moyenne est de 1 heure 30 à 2 heures, sans compter le temps d’installation au bloc opératoire.
L’intervention nécessite une hospitalisation de 24 heures, sauf cas particulier.
La douleur liée à la ponction de la veine fémorale au niveau de l’aine, est prévenue par une anesthésie
locale. Une sédation est systématiquement associée, car une douleur peut être ressentie au moment où
l’électrode chauffe.
Une anesthésie générale réalisée avec l’aide d’un médecin anesthésiste peut être nécessaire, notamment
dans le cas d’une localisation entre oreillette et ventricule gauche, du fait de la nécessité d’une ponction trans-septale, avec réalisation d’une [échographie trans-œsophagienne]. Dans ce cas, une consultation pré-
anesthésique est impérative, au minimum 48 heures avant l’intervention.
En règle général, le(la) patient(e) entre le matin même de l’intervention. L’heure et le lieu sont précisés la
veille et font l’objet d’un appel téléphonique par le service concerné.
Il est nécessaire d’être à jeun le jour de l’examen, sauf les médicaments, y compris les traitements anticoagulants qui peuvent être pris jusqu’à l’intervention.
Après l’intervention, un alitement est impératif pendant 24 heures et un pansement compressif est mis en
place, à garder jusqu’au lendemain.
Il est recommandé d’éviter les efforts intenses une semaine après l’intervention, notamment pour limiter
les risques d’hématome liés à la ponction veineuse.
Il existe un risque d’hématome au point de ponction.
Les risques de complications majeures sont extrêmement réduits. Exceptionnellement, la ponction trans-
septale peut se compliquer d’un saignement autour du cœur (« hémopéricarde »), qui peut nécessiter une
évacuation en urgence. Toutefois ce risque est extrêmement faible, notamment du fait des précautions
prises (notamment échographie trans-œsophagienne).
Généralement c’est votre cardiologue traitant qui fera les démarches nécessaires. Toutefois les praticiens
de l’équipe qui sont spécialistes de cet examen sont à votre disposition pour toute explication.
Dr Comet ; Dr Macaluso ; Dr Roux