
Implantation de pacemaker ou défibrillateur cardiaque multisite (« resynchronisation ventriculaire»)
Implantation de pacemaker ou défibrillateur cardiaque multisite (« resynchronisation ventriculaire»)
Il s’agit d’un cas particulier de [pacemaker] ou de [défibrillateur].
Il s’agit non seulement de corriger les intervalles entre deux battements cardiaques, mais de corriger des délais d’activation excessifs entre les deux ventricules, car ces délais peuvent aggraver une défaillance mécanique du cœur, ou en être la cause.
Comme pour les stimulateurs cardiaques et les défibrillateurs, l’intervention consiste en la mise en place non seulement de la « pile » (boîtier) et de(s) sonde(s) intracardiaque(s), mais aussi d’une sonde supplémentaire, qui, mise en place dans une veine cardiaque, permettra de stimuler le ventricule gauche. L’impulsion synchrone entre les ventricules droit et gauche, permettra une resynchronisation mécanique.
La longévité moyenne d’un boîtier multisite est de l’ordre de 6 à 10 ans selon les indications, les modèles, et les réglages réalisés.
Fiche pratique
Implantation de pacemaker ou défibrillateur cardiaque multisite (« resynchronisation ventriculaire»)
Les bénéfices sont les mêmes que pour un [stimulateur] ou [défibrillateur] « classique ».
De plus, le rajout de la sonde du ventricule gauche, dans les cas où il est indiqué, peut permettre (dans
plus de 70 % des cas) une amélioration du fonctionnement mécanique du cœur, et donc une amélioration
des symptômes liées à sa défaillance (essoufflement notamment) et une réduction des risques
d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque.
Dans certains cas (20 % environ, dépendant de la nature de l’atteinte cardiaque), la resynchronisation peut
aller jusqu’à corriger complètement ou presque cette défaillance.
En moyenne l’intervention dure environ 1h30 « de la peau à la peau », sans compter le temps
d’installation au bloc opératoire. Toutefois la durée de la mise en place de la sonde ventriculaire gauche
est aléatoire, parfois rendue complexe par l’anatomie du réseau veineux du cœur.
Oui. Une surveillance de 48 à 72 heures en milieu hospitalier est nécessaire après l’intervention.
Il n’y a aucune douleur à l’intérieur des vaisseaux sanguins et à l’intérieur du cœur. La douleur liée à
l’incision et à la préparation de l’emplacement du boîtier sous la peau (appelé « loge »), est prévenue par
une anesthésie locale, le plus souvent accompagnée d’une sédation légère. Dans des cas particuliers, une
anesthésie plus profonde peut être réalisée, avec l’aide d’un médecin anesthésiste, mais cela n’est le plus
souvent pas nécessaire, et alourdit le geste.
Les douleurs post-opératoires sont possibles, mais généralement modérées et prises en charge par des
antalgiques simples.
Le plus souvent le patient est hospitalisé le matin même de l’intervention, parfois la veille. L’heure et le
lieu sont précisés à l’avance et font l’objet d’un appel téléphonique par le service concerné.
Le risque infectieux est faible (inférieur à 1 % pour une première implantation, plus élevés dans certains contextes particuliers) mais fait l’objet d’une attention particulière : évaluation pré-opératoire, prévention par un traitement antibiotique administré au bloc opératoire.
Dans les cas où une ponction veineuse est nécessaire pour la mise en place des sondes, un pneumothorax est possible. Il s’agit d’un décollement de la plèvre, dans le cas où celle-ci est lésée par l’aiguille de ponction. Cela représente moins de 1 % des cas, et peut très rarement nécessiter la mise en place transitoire d’un drain pleural.
Un hématome est possible au niveau de la loge, prévenu par la mise en place systématique d’un pansement compressif dès la fin de l’intervention.
Il est nécessaire d’être à jeun le jour de l’intervention.
Certains traitements fluidifiants, doivent être suspendus avant l’intervention, mais jamais sans l’avis du cardiologue traitant ou de l’opérateur concerné.
Il est impératif de signaler tout signe infectieux avant l’intervention. Un bilan sanguin d’entrée sera réalisé
afin de s’assurer de l’absence de tels signes. Celui-ci permettra également une vérification du fonctionnement des reins, car l’intervention nécessite la réalisation d’une radiographie des veines du cœur, qui suppose l’injection de produits contenant de l’iode, dont l’utilisation chez les patients insuffisants rénaux doit être prudente.
Par ailleurs toute allergie connue à de tels produits devra être signalée, afin de prendre les mesures nécessaires.
Après l’intervention, un alitement est impératif jusqu’au lendemain pour éviter un déplacement des sondes de stimulation et de défibrillation. Le lever est autorisé après réalisation d’une radiographie de contrôle.
Des pansements seront à réaliser tous les deux jours pendant 8 jours après la pose, par un ou une IDE
Généralement c’est votre cardiologue traitant qui fera les démarches nécessaires. Toutefois les praticiens de l’équipe qui sont spécialistes de cette intervention sont à votre disposition pour toute explication.
Dr Comet ; Dr Macaluso ; Dr Roux