
Ablation ESV et TV
Ablation ESV et TV
Les ESV et les TV peuvent être liées soit à des foyers d’automatismes anormaux, soit à des circuits
d’activation anormaux, situés dans les ventricules, alors que le rythme normal du cœur est lié, lui, à un
foyer d’automatisme situé dans l’oreillette droite.
Elles peuvent survenir soit sur cœur sain, soit dans le cadre d’une maladie cardiaque sous-jacente.
L’intervention est réalisée au bloc opératoire. Des électrodes sont mises en place en passant par la veine
fémorale. On réalise, avec l’aide d’un système sophistiqué permettant une reconstitution du cœur en 3
dimensions, une « cartographie » du ou des ventricules, ce qui permet l’identification précise du foyer ou
du circuit d’activation, qui est ensuite ciblé.
Cela suppose, dans le cas d’un circuit situé au niveau du ventricule gauche, la réalisation d’une « ponction
trans-septale », geste qui consiste à franchir la membrane séparant les deux oreillettes, afin d’aborder la
partie gauche du cœur. Il s’agit là d’une étape sans difficulté notable, mais qui nécessite le plus souvent un
contrôle visuel par [échographie trans-œsophagienne]. Un passage par l’artère fémorale peut également
être nécessaire dans certains cas.
Malgré le terme « ablation », aucune portion de tissu n’est enlevée, seulement modifiée : la « brûlure »
causée par cet échauffement rend la zone concernée incapable de conduire l’influx, sans pour autant
modifier le fonctionnement normal du cœur.
Fiche pratique
Electrophysiologie interventionnelle
La procédure est indiquée dans des cas particuliers, toujours après discussion collégiale. Les extrasystoles
ventriculaires sur cœur sain, sont en effet généralement bénignes. A contrario, certaines tachycardies
ventriculaires peuvent relever d’un défibrillateur implantable (lien à prévoir) plutôt que d’une procédure
ablative.
Selon les cas, le taux de succès est entre 50 et 90 %.
La durée moyenne est de 2 heures à 3 heures environ, sans compter le temps d’installation au bloc
opératoire.
L’intervention nécessite une hospitalisation de 72 heures, sauf cas particulier. Le(la) patient(e) est
hospitalisé(e) le plus souvent la veille.
Une anesthésie générale réalisée avec l’aide d’un médecin anesthésiste est généralement nécessaire.
Une consultation pré-anesthésique est donc impérative, au minimum 48 heures avant l’intervention, sauf
urgence vitale.
S’il(elle) n’est pas déjà hospitalisé(e), le(la) patient(e) entre la veille de l’intervention en service de
cardiologie. L’heure et le lieu sont précisés à l’avance, généralement dans le cadre d’une consultation
spécialisée préalable avec un membre de l’équipe.
Il existe un risque d’hématome au point de ponction.
Les risques de complications majeures sont extrêmement réduits. Exceptionnellement, la ponction trans-
septale peut se compliquer d’un saignement autour du cœur (« hémopéricarde »), qui peut nécessiter une
évacuation en urgence. Toutefois ce risque est extrêmement faible, notamment du fait des précautions
prises (notamment échographie trans-œsophagienne) et des matériels sophistiqués utilisés.
Il est nécessaire d’être à jeun le jour de l’examen, sauf certains médicaments, selon prescription conjointe
du cardiologue responsable de l’intervention et de l’anesthésiste.
Après l’intervention, un alitement est impératif pendant 24 heures et un pansement compressif est mis en
place, à garder jusqu’au lendemain.
Il est recommandé d’éviter les efforts intenses une semaine après l’intervention, notamment pour limiter
les risques liés à la ponction veineuse.
Généralement c’est votre cardiologue traitant qui fera les démarches nécessaires. Toutefois les praticiens
de l’équipe qui sont spécialistes de cet examen sont à votre disposition pour toute explication.
Dr Comet ; Dr Macaluso ; Dr Roux